Les dirigeants locaux demandent un renforcement de la résilience pour protéger la population des catastrophes naturelles : "Nous devons surveiller, investir et agir à l'échelon local dès aujourd'hui pour sauver des vies demain".

Les Nations unies, l’Union européenne et les dirigeants locaux doivent s’associer pour contrôler, évaluer et soutenir les régions, les villes et les villages dans la construction de communautés résilientes.

À l’occasion de la Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe, le Comité européen des régions (CdR) a organisé un débat auquel ont participé Mami Mizutori, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, et Janez Lenarčič, commissaire européen à la gestion des crises, afin de trouver des moyens de renforcer la résilience face aux catastrophes. Faisant part de leurs expériences personnelles concernant les conséquences des catastrophes récentes et la réaction à ces dernières, des dirigeants de tous les niveaux ont mis en évidence l’importance d’adopter une approche coordonnée afin de réduire les risques. Les dirigeants locaux et régionaux ont invité les Nations unies et l’Union européenne à collaborer avec le CdR pour contrôler, évaluer et renforcer la préparation aux catastrophes dans les régions et les villes. Le renforcement de la résilience locale, régionale et nationale au moyen de structures solides de gestion des risques, étayées par des mesures techniques et financières, constituent des étapes clés pour réduire l’incidence des catastrophes.

 

Ce débat est intervenu à l’issue d’un été au cours duquel bon nombre de régions, villes et villages d’Europe ont été durement touchés par des catastrophes naturelles. Les inondations et incendies dévastateurs qui ont ravagé l’Europe ont montré la nécessité d’intensifier la prévention, la préparation et les mécanismes de réaction, tout en accélérant l’adaptation au changement climatique et la transition écologique. Étant donné que les collectivités locales et régionales sont généralement responsables de la gestion des risques de catastrophes, de la prévention des risques et de la réaction aux catastrophes, elles ont demandé qu’une plus grande attention soit accordée aux enseignements tirés des expériences vécues sur le terrain. Ils ont signalé qu’il serait nécessaire de consacrer davantage de fonds de l’UE à l’adaptation et à la reconstruction, compte tenu de la gravité et de la fréquence croissantes des catastrophes dues au changement climatique.

 

Au cours de son discoursApostolos Tzitzikostas, président du Comité européen des régions et président de la région de Macédoine centrale en Grèce, a déclaré: «Nous devons restaurer notre environnement naturel et bâtir des communautés plus résilientes. Je propose que la Commission européenne, le Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) et le Comité européen des régions mettent en place un groupe de travail chargé d’examiner la résilience aux niveaux local et régional, de recenser les besoins et d’évaluer la coordination entre les différents niveaux de gouvernement en période de crise. Nous pourrions mettre en place une «plateforme régionale de résilience» afin d’aider les collectivités locales et régionales à renforcer leur résilience, en les informant du soutien disponible et en partageant les meilleures pratiques.»

 

Mami Mizutori, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe et cheffe du Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), a affirmé: «Au sortir de la pandémie, nous devons reconstruire pour un mieux et renforcer la résilience, sans créer de nouveaux risques. Pour parvenir à une approche transformatrice de la réduction des risques de catastrophe, nous devons travailler main dans la main, surtout dans la mesure où les villes et les régions sont en première ligne en cas de catastrophe.»

 

Janez Lenarčič, commissaire européen à la gestion des crises, a indiqué: «Lorsqu’une catastrophe naturelle survient, les communautés locales sont les premières touchées. Les autorités régionales jouent non seulement un rôle crucial dans la gestion des conséquences immédiates des situations d’urgence, mais aussi pour sensibiliser le public aux risques de catastrophes et assurer la prévention, la préparation et la protection. Il est donc essentiel qu’un rôle de premier plan vous soit attribué dans l’élaboration des stratégies de gestion des risques de catastrophe. Dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union, nous avons l’intention de créer un réseau de connaissances spécifique, un espace commun ouvert permettant à tous les experts d’échanger et de partager leurs points de vue. L’Union européenne veillera à y associer activement les acteurs locaux et régionaux. »

 

Elio Di Rupo (BE/PSE), Ministre-Président de la Wallonie et Président de la délégation belge du CdR, a expliqué: « La Wallonie vient d’être touchée par des inondations jamais connues depuis 200 ans. Outre l’impact matériel considérable, l’impact social est effrayant.  Il me semble donc indispensable que l’Union européenne accroisse les moyens financiers du Fonds de solidarité.  Après l'incroyable élan de solidarité de nos concitoyens et l'aide du Fédéral, la solidarité doit aussi s'exercer au niveau européen, c'est indispensable pour la reconstruction wallonne. »

 

Les dirigeants locaux soulignent en outre que le financement de la réaction d’urgence est encore environ 20 fois plus élevé que celui de la prévention et de la préparation. Tout en se félicitant des fonds supplémentaires alloués par l’intermédiaire de NextGenerationEU, l’instrument temporaire destiné à stimuler la relance dans l’UE, ils ont plaidé fermement en faveur d’un engagement et d’un renforcement à long terme de la prévention des catastrophes et de la réaction d’urgence.

 

Étant donné que les catastrophes ne connaissent pas de frontières, la suppression des obstacles à la coopération transfrontalière contribuera à renforcer la résilience des villes et des régions. Les autorités locales soulignent qu’une coopération transfrontalière efficace apporterait des avantages non négligeables aux 37,5 % de la population de l’UE vivant dans des régions frontalières.

 

Contexte :

 

La Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe a été instaurée en 1989, à la suite d’un appel de l’Assemblée générale des Nations unies à organiser une journée consacrée à la promotion d’une culture de sensibilisation aux risques et de réduction des catastrophes au niveau mondial. C’est l’occasion de valoriser les progrès accomplis en ce qui concerne la réduction des risques de catastrophe et des pertes accusées en matière de vies humaines, de moyens de subsistance et de santé. La réduction des risques de catastrophe comprend également des actions visant à lutter contre les effets du changement climatique et à enrayer la perte de biodiversité. Au niveau mondial, deux événements de premier ordre influenceront la capacité à accélérer l’action en faveur du climat et à inverser la tendance au déclin de la diversité biologique et à la dégradation de nos écosystèmes: la COP 26 de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la COP 15 de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB).

 

Depuis 2012, le Comité européen des régions (CdR) et le Bureau régional pour l’Europe du Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) collaborent pour promouvoir la réduction des risques de catastrophe à l’échelon local dans les pays européens. La cérémonie de signature du plan d’action conjoint renouvelé entre l’UNDRR et le CdR a eu lieu le 27 septembre. Le plan d’action conjoint CdR-UNDRR 2021-2022 prévoit une collaboration sur l’initiative mondiale des Nations unies «Pour des villes résilientes 2030» (MCR 2030). Cette initiative s’emploie à renforcer la résilience face aux catastrophes au niveau local et fournit un appui pratique aux villes et aux régions grâce à une série d’instruments, de processus, d’outils et d’activités visant à accroître la résilience et les capacités au niveau local. 

 

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