Discours sur l'Etat de la Wallonie 2023

Discours sur l'Etat de la Wallonie 2023
Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

 

La Wallonie est une Région forte.

Une Région qui croit en son avenir

Une Région qui prend son avenir en main.

 

Nous avons connu de terribles crises successives.

Elles renforcent la détermination du gouvernement à faire de la Wallonie une Région plus autonome et plus solide sur tous les plans.

 

Dans ce monde incertain, la Wallonie s’adapte, se relève et se révèle être une Région dynamique au cœur de l’Europe.

 

La Wallonie répond

 

  • au défi environnemental ;
  • au défi numérique ;
  • au défi industriel ;
  • au défi social enfin

 

Le gouvernement le fait notamment avec le Plan de Relance de la Wallonie et les fonds structurels européens.

 

En synergie avec les partenaires sociaux et environnementaux, le gouvernement a fixé de grands objectifs ambitieux pour la Wallonie à l’horizon 2030.
 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Le premier objectif que j’aimerais aborder avec vous, c’est la lutte contre la pauvreté.

 

La précarité a certes diminué depuis le début de la législature, mais elle reste malheureusement trop élevée.

 

En 2018, avant la formation du gouvernement, le risque de pauvreté était de 22%.

 

Fin 2022, il avait reculé, de plus de 4%, pour atteindre 17,8%. Bien entendu, c’est encore trop.


D’ici 2030, l’objectif est de réduire de moitié, par rapport à 2015, le nombre de Wallons et Wallonnes exposés à un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

 

En décembre 2022, plus de 70.000 personnes ont bénéficié d’un revenu d’intégration sociale en Wallonie.

 

C’est moins qu’en 2021, où ce chiffre était de 73.000. Mais ca reste encore trop élevé.

 

La lutte contre la précarité est un enjeu intimement lié à l’emploi.

 

L’Iweps précise d’ailleurs que l’enjeu social est spécifiquement pris en compte par le Plan de relance, notamment via l’amélioration de l’éducation et de la formation.

 

C’est en effet, en augmentant les compétences professionnelles des citoyens wallons, et surtout les citoyens plus précaires que nous ferons reculer la pauvreté.

 

Selon l’Iweps, parmi la population wallonne qui a, au moins 25 ans, le taux de pauvreté de ceux qui n’ont pas de diplôme du secondaire supérieur s’élève à 27%.

Celui des diplômés de l’enseignement supérieur est de 7%.

 

C’est pour ces raisons que le gouvernement a décidé de faire de la politique de formation LA priorité du Plan de relance.

 

Cette priorité a déjà permis la généralisation du dispositif  qui permet aux jeunes de 18 à 25 ans, qui sont en décrochage, de bénéficier d’un accompagnement spécifique.

 

Ce programme fait ses preuves et montre des résultats positifs en termes d’insertion professionnelle et de formation.

Le gouvernement vient également de décider, grâce au Fonds social européen, de soutenir le financement de 17 territoires « zéro chômeur  de longue durée ».

 

L’objectif est de remettre au travail , dans certains quartiers,  les personnes qui en sont dépourvus et qui sont au chômage depuis plus de deux ans.

 

Dans le cadre du Fonds social européen et plus particulièrement dans la mise en œuvre de la garantie enfance, une vingtaine de projets de lutte contre la pauvreté infantile ont été sélectionnés en Wallonie.

 

Par ailleurs, le manque de places d’accueil pour la petite enfance constitue notamment un frein à l’emploi et à la formation.

 

Le gouvernement a donc décidé de créer 3.143 places d’accueil supplémentaires.

Les projets sont d’ores et déjà sélectionnés.

 

Ces nouvelles places de crèche seront implantées en priorité dans les communes qui présentent le plus haut taux de familles monoparentales.

 

 

Augmenter le taux d’emploi

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires

 

A travers toutes les actions qu’il mène, le gouvernement cherche aussi à augmenter le taux d’emploi.

L’objectif fixé avec les partenaires sociaux est d’atteindre en 2030 un taux d’emploi de 75%.

 

La Wallonie avance dans la bonne direction.

 

L’emploi intérieur en Wallonie a crû de 2% en moyenne annuelle en 2022 par rapport à 2021, année de rattrapage post-covid.

 

En 2022, il y a eu en moyenne autant d’emplois qui ont été créés qu’en 2021, c’est de l’ordre de 25.000 emplois.   
 

Selon l’Enquête sur les forces de travail de Statbel, le taux de chômage wallon des 15 à 64 ans, au sens du Bureau International du Travail, a reculé en un an de 0,5% et s’établit désormais à 8,4% en 2022.

 

En moyenne annuelle, le nombre de chômeurs complets indemnisés s’est réduit et est ainsi passé de 132.000 en 2021 à 123.600 en 2022.

 

Un élément toutefois nous interpelle. C’est la part du chômage de longue durée parmi l’ensemble des chômeurs.

La part des demandeurs d’emploi au chômage depuis plus de 2 ans est passée, dans le groupe total des chômeurs, de 28% en 2021 à 32,2% en 2022.

Selon l’Institut des Statistiques Wallon, c’est une des conséquences de la pandémie de la Covid-19.


Quelle qu’en soit la raison, il faut s’assurer de ne pas laisser ces personnes s’enfoncer dans un chômage endémique.

D’un autre côté, il existe de nouveaux emplois disponibles en Wallonie.

 

En 2021, 37.000 emplois étaient déclarés vacants en Wallonie. Ce chiffre était en augmentation par rapport à 2020.

 

Certains demandeurs d’emploi n’ont malheureusement pas les compétences professionnelles requises pour accéder directement à ces emplois.

 

Pour lutter contre le chômage, le gouvernement investit donc vigoureusement dans la politique régionale de formation.

 

Ainsi, les demandeurs d’emploi sont encouragés à se former aux métiers en pénurie des secteurs de la construction, du bois et de l’électricité.

Ils reçoivent une prime de 2000 euros et des aides pour obtenir le permis de conduire.

 

La formation qui se donne directement en milieu de travail présente des taux d’insertion professionnelle très élevés.

 

Selon l’IFAPME, 84% des stagiaires diplômés trouvent un emploi dans les 6 mois. 

 

Fort de ce succès, le FOREM propose désormais des formations en milieu de travail.

 

Enfin, des moyens financiers importants sont dégagés pour augmenter l’offre de formation, en investissant dans nos centres de compétences.

 

La prime de formation est d’ailleurs doublée depuis le 1er janvier 2023.

 

Dans le cadre du Fonds social européens, ce sont plus de 80 projets qui ont été sélectionnés et qui visent la création de son propre emploi, l’acquisition des compétences professionnelles par la formation, le développement de l’offre d’enseignement et l’accompagnement.

 

 

Réindustrialiser la Wallonie


Chers Collègues,

 

Pour créer les emplois, nous devons surtout investir dans le développement de filières économiques et industrielles d’aujourd’hui et de demain.

 

C’est tout l’enjeu de la réindustrialisation de notre Région.

 

Actuellement, la part de la valeur ajoutée du secteur secondaire dans le PIB wallon, c’est-à-dire le secteur industriel et celui de la construction, est de 21%.

 

Avec les partenaires sociaux et environnementaux, le gouvernement a pris l’engagement d’atteindre la moyenne européenne en 2030 qui est de 25,5 %.

 

La Wallonie a besoin d’un tissu industriel fort, nécessaire pour garantir au maximum sa souveraineté.

 

Les multiples crises nous ont fait prendre conscience de l’importance de pouvoir compter sur notre propre capacité de production en Wallonie.

 

Il ne s’agit évidemment pas de réindustrialiser comme par le passé avec des entreprises polluantes.

 

Au contraire, nous entendons développer un tissu industriel qui contribue à la transition énergétique.

 

Deux projets significatifs ont été retenus à cet égard dans le cadre du Plan de relance.

 

Il s’agit du projet Colombus et du projet de Cockerill.

 

Le projet Colombus vise à utiliser le CO libéré lors du processus de production de la chaux sous forme d’e-méthane, du CH4 de synthèse.

 

Ce processus intégrera un nouveau type de four à chaux, un électrolyseur de grande puissance (100 MW) produisant de l'hydrogène vert et un système de méthanisation.

 

L’e-méthane pourra être injecté dans le réseau national de gaz naturel.

 

Quant à l’entreprise John Cockerill, elle a annoncé un partenariat avec l’entreprise française Technip Energies pour créer une « joint-venture » consacrée à l’hydrogène vert et baptisée « Rely».

 

D’autres chaînes de valeur stratégiques se développent en Wallonie.

 

Le gouvernement encourage notamment le développement d’une chaîne de valeur de production, de reconditionnement ou de recyclage de batteries électriques en Wallonie.

A cet effet, Wallonie Entreprendre a lancé un appel à projets dans le cadre du Plan de relance pour un budget de 50 millions d’euros.

 

Enfin, et c’est important, avec le concours de l’Administration et du CESE, les clauses des marchés publics facilitent dorénavant la participation de nos PME.

 

 

 

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,


Depuis le lancement aux Etats-Unis de l’« Inflation Reduction Act », l’industrie « verte » américaine connaît un développement sans précédent, avec des niveaux d’investissement du privé jamais égalés.

 

L’Europe, comme les autres grandes puissances de ce monde, doit se donner les moyens de relocaliser des activités stratégiques sur son territoire.

 

La Wallonie entend participer à ce mouvement.

 

Car relocaliser en Wallonie, c’est bon pour le climat.

 

C’est bon pour l’emploi.

 

C’est bon pour notre économie.

 

Et c’est bon pour notre souveraineté.

 

L’une des manières de relocaliser de l’activité en Wallonie, c’est de la créer directement à la source.


Notamment en stimulant l’esprit d’entreprise, l'esprit d’entreprendre.

 

En 2021, le taux de création d’entreprises a progressé de 9,8%.

 

C’est une évolution remarquable dont l’effet est renforcé par une diminution du taux de disparition d’entreprises.

 

Cela donne un taux de création nette de 3,6%. 

 

Ce taux est le plus élevé enregistré par l’Iweps depuis l’introduction de la méthodologie de calcul.

 

 

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

 

C’est une certitude. La Wallonie se surpasse lorsqu’elle n’est pas frappée par les crises.

 

L’Iweps a révélé que durant les cinq années précédant la crise sanitaire, la croissance économique régionale s'est renforcée à un rythme moyen sensiblement supérieur à celui de la Belgique.

Soit de +2,0% contre +1,7%.

Malheureusement, les crises ont tendance à affaiblir plus fortement les régions les plus fragiles comme la Wallonie

Toutefois, la Région wallonne a bien résisté.

En 2022, malgré la crise énergétique, l’économie wallonne fait à nouveau preuve de résilience, si bien que le PIB a progressé à un rythme soutenu de 2,7% en moyenne sur l’ensemble de l’année.  

 

Je rappelle que le prix du gaz en Europe a atteint à la fin août 2022 un niveau astronomique de près de 340 euros par m³, contre une moyenne de 20 euros par m³ en première partie d’année 2021.

 

Le pic d’inflation enregistré en octobre dernier en Belgique n’avait plus été observé depuis les années 1970. Soit une inflation de 12,3% sur un an.

 

Le gouvernement a répondu présent lorsqu’il s’agissait de protéger nos entreprises les plus touchées par l’augmentation du cout énergétique, et lorsqu’il s’agissait de protéger l’emploi.

 

Pour 2023, les perspectives de poursuite de la reprise économique en Wallonie sont à nouveau positives.

 

L’IWEPS estime que notre PIB pourrait augmenter de 1,3% en moyenne sur l’ensemble de cette année.

 

La vigilance doit toutefois être de mise car le durcissement des conditions du crédit menace les dépenses des ménages et des entreprises. 

 

L'Institut prévoit une croissance de l'emploi intérieur wallon de 0,6%, soit une augmentation de 8.000 unités par rapport à 2022.

 

Les investissements publics ont contribué favorablement à la croissance en 2021 et 2022, avec une progression de l’ordre de 4,5% chaque année. 

 

Ils devraient continuer de croître en 2023, avec une augmentation estimée supérieure à 6%.

 

Entre 2021 et 2022, les exportations de biens et services ont crû de 3% en termes réels. 

 

L’augmentation devrait perdurer en 2023, à un rythme néanmoins ralenti par la faiblesse de la conjoncture économique internationale en première partie d’année.

 

Enfin, l’un des éléments essentiels sur le plan économique, c'est la recherche, l’innovation et le développement.

 

Les entreprises innovantes ont un potentiel de croissance plus important que les autres entreprises. Elles sont également moins exposées à la concurrence « à bas coût ».

 

Dans le cadre notre stratégie de spécialisation intelligente, des domaines d’innovation stratégiques ont été sélectionnés.

 

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

 

Le spatial est un secteur qui compte en Wallonie avec plus de 40 acteurs industriels et scientifiques qui représentent plus de 2.000 ETP.

 

2 filières industrielles stratégiques ont été sélectionnées par le Gouvernement pour être activement supportées par les aides régionales : l'observation de la Terre et les lanceurs réutilisables. 

 

Quant à l’aéronautique, le projet Wings (Walloon Innovations for green Skies) réunit dix-neuf partenaires qui mettent ainsi en commun leurs forces de recherche autour de la transition écologique et numérique du secteur.

  

Le budget dégagé atteint les 112 millions d’euros. Le pôle de compétitivité Skywin encadre le projet lancé en novembre 2020, et actuellement en cours. 

 

En ce qui concerne la Recherche et développement, 331 millions d’euros sont prévus pour toute la programmation FEDER 2021-2027.

 

Quant au budget direct wallon, les investissements en recherche s’élèvent à 450 millions sur 2022 et 2023.

 

Dans le plan de relance, il est prévu 656 millions.

 

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

 

L’un des défis à relever est celui de la révolution que nous prépare l’intelligence artificielle. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on y est totalement immergé.

 

La technologie est largement au point, même s’il y a beaucoup d’améliorations à apporter, et elle a fait son apparition dans nos vies, nos lieux de travail et nos univers numériques.

 

Selon une étude, malheureusement, 300 millions d’emplois pourraient être menacés à terme en Europe et aux Etats-Unis.

 

Le gouvernement suit de près cette évolution dont la rapidité doit nous apprendre à faire preuve d’une grande agilité.

 

Nous ne connaissons pas encore le développement que va engendrer ChatGPT et ses successeurs dont personne ne parlait il y a quelques mois encore.

 

La Wallonie ne prendra toutefois pas de retard par rapport à ses voisins quant à son développement technologique.


Dans le domaine numérique, la 5G va enfin pouvoir faire son arrivée en Wallonie. Le décret a été adopté par le Parlement fin de l’année dernière.

 

La 5G permettra également à nos centres de recherche, nos entreprises, nos centres de formation de demeurer à la pointe du progrès technologique.

 

 

Assurer la transition environnementale de la Wallonie

 

Mes Chers Collègues,

 

D’ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre devront avoir été réduites de 55% au moins par rapport à 1990.

 

La Wallonie a émis 34 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2020 (soit 32% des émissions annuelles de la Belgique).

 

Cela représente une diminution de 38,5% par rapport à 1990.

 

La Wallonie progresse bien, mais elle a encore du chemin à parcourir pour atteindre ses objectifs climatiques.

 

Des efforts supplémentaires sont requis. C’est tout l’enjeu du Plan Air-Climat-Energie qui a été adopté par le gouvernement.

 

En 2020, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de la Wallonie s’est accrue pour atteindre 14%.

 

En 2005, cette part n’était que de 4%.

 

L’accord sur l’éolien va contribuer à accroître sa part dans notre mix énergétique.

 

Les moyens européens de REPowerEU viennent également renforcer le budget de plusieurs projets.

 

Ils donnent ainsi un coup d’accélérateur supplémentaire à la transition énergétique de notre Région.

 

Enfin, le gouvernement continue à encourager le transfert modal pour tenir les engagements climatiques de la Wallonie.

 

Il investit dans la mise en service de métros, trams et bus à haute fréquence de service à travers le plan de relance.

 

En 2021, 11,4 millions de km supplémentaires ont été effectués par nos bus. Cela représente une augmentation de l’offre de 10%.

 

Cette augmentation de l’offre s’est faite de pair avec l’introduction progressive de la quasi-gratuité de nos transports en commun.

 

L’abonnement TEC est maintenant d’1€/mois pour les jeunes de 18 à 24 ans, les plus de 65 ans et les bénéficiaires du statut BIM

 

La crise énergétique nous a fait prendre conscience également de l’importance de repenser notre manière de produire, de préserver et de consommer l’énergie.

 

Le Plan de relance soutient, comme jamais auparavant, la rénovation énergétique des bâtiments.

 

Malheureusement, les « passoires énergétiques » sont encore trop nombreuses chez nous.

 

Le plus souvent, et c’est là un drame supplémentaire, ce sont les personnes les plus précarisées qui vivent dans des habitations les plus mal isolées.

 

Ces personnes les plus vulnérables se retrouvent face à des factures énergétiques impayables pour elles.

 

Le gouvernement lutte contre cette « double peine ».

 

Le Plan de relance stimule la rénovation énergétique et redynamise l’économie de quartiers défavorisés dans neuf grandes villes de Wallonie.

 

800 logements publics à haute performance environnementale seront prochainement créés.

 

Depuis septembre 2022, une prime simplifiée pour l’isolation des toitures et des travaux de rénovations énergétique de moins de 3000 euros est effective. Prime disponible sans passer par un audit.

 

Ce montant passera à 6.000€ à l’automne prochain.

 

Afin d’optimiser la gestion spatiale de nos territoires, le gouvernement réforme le Code de développement territorial et le Schéma de Développement territorial. 

 

La crise de la biodiversité est au moins aussi importante que celle du climatLe Gouvernement l’a bien compris et met la protection et la restauration de la biodiversité au cœur de son action. 

 

Ainsi, le gouvernement a tenu sa promesse de planter plus d’un million d’arbres sur notre territoire ! 

 

2500 km de haies sont aussi inscrits d’ores et déjà au compteur du programme « Yes We Plant ! ». 

 

Quant aux aires protégées, 3.670 ha de réserves naturelles supplémentaires ont été définies depuis le début de la législature, auxquels s’ajoutent 51.000 ha à travers nos deux premiers Parcs nationaux (Vallées de la Semois et Entre-Sambre-et-Meuse). Selon l’expérience néerlandophone, ces parcs vont créer énormément d’emploi.

 

Le gouvernement veillera à ce que les sites naturels protégés représentent au minimum 5% du territoire wallon en 2030.

 

Quant à notre potentiel touristique, il est énorme.

En 2022, plus de 9 millions de nuitées ont été enregistrées. Le tourisme représente 4% du PIB wallon.

 

La guerre en Ukraine a mis en lumière notre dépendance au « grenier de l’Europe ». 

 

Afin d’assurer une alimentation saine à tous, nous Européens, nous devons renforcer notre souveraineté alimentaire et rendre les produits accessibles tout en assurant un revenu décent à nos producteurs. 

 

Le Gouvernement a multiplié les actions en ce sens : outre le démarrage de la nouvelle Politique agricole commune depuis début 2023, qui prévoit notamment une aide inédite aux maraichers bio, nous développons de nouvelles filières agro-alimentaires sur le territoire (fruits, légumes, céréales et protéines).

 

Inondations

 

Mesdames et messieurs,

 

Les inondations catastrophiques de juillet 2021 nous ont fait prendre conscience dramatiquement de l’impact qu’une catastrophe naturelle peut produire sur un territoire comme le nôtre.

 

Le changement climatique nous pousse à repenser l’aménagement de notre territoire.


A l’adapter aux possibles conséquences du dérèglement climatique.

 

Après s’être concentré sur la reconstruction urgente, le temps de la reconstruction résiliente est venu.

 

Les études sont en cours.

 

Certaines se terminent et des premiers projets peuvent être  lancés.

 

Une liste de 46 interventions prioritaires a été décidée par le Gouvernement wallon pour un montant d’à peu près 15 millions d’€.

Cette reconstruction vise à mieux protéger les citoyens par rapport aux phénomènes d’inondations.

 

Cette dernière année a également été l’occasion de travailler sur le Master Plan de la Vallée de la Vesdre et sur les programmes de quartiers durables.

 

Ces études nous permettent une reconstruction responsable et durable de la Vallée.

 

Dans ce cadre, des budgets ont été dégagés pour permettre aux communes d’acquérir des biens immobiliers stratégiques. 

 

40 millions d’euros vont être consacrés à la création de nouveaux logements d’utilité publique.

 

Ces logements seront localisés dans les communes les plus sinistrées.

 

Enfin, et je tiens à le rappeler, le Gouvernement a maintenu son effort financier pour aider la population sinistrée.

 

Cet effort se traduit par le complément financier apporté à l’indemnisation des assurances.

 

Après une ultime négociation avec les assureurs, la Région aura payé un total de 1,030 milliard, ce qui représente quelques 50% du montant total des sinistres.

Les assurances prennent à leur charge la différence, pour solde de tout compte.

La catastrophe physique et psychique aurait pu être accrue d’une catastrophe financière lourde pour chaque personne sinistrée.

 

En effet, les assurances, sur base d’une loi qui limite leur intervention en cas de catastrophe naturelle, n’auraient indemnisé, sans l’intervention de la Région, que très partiellement les victimes des dramatiques inondations de juillet 2021.

 

Heureusement, le gouvernement a immédiatement décidé d’agir.

 

Les personnes sinistrées assurées sont ainsi indemnisées à 100% en fonction des clauses de leurs assurances et des rapports d’expertise.

 

Ces interventions financières se complètent par l’aide octroyée par le Fonds des calamités aux personnes non assurées.

 

A ce jour, près de 7810 demandes ont été introduites auprès du fonds des calamités. Parmi celles-ci, 6550 ont fait l’objet d’une décision. 4243 ont fait l’objet d’une décision positive.

 

Le service des calamités est en attente de compléments d’informations de la part des demandeurs pour 711 dossiers. 550 dossiers restent en cours d’instruction ou d’expertise.

 

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires

 

Le 21 avril 2022, le Gouvernement wallon a pris acte des 161 recommandations qui ont été formulées suite au travail de la Commission d’enquête parlementaire.

 

Les recommandations sont considérées comme terminées ou à mener en continu à près de 40%. Seules 5% des recommandations doivent encore être démarrées.

 

Des contacts ont été pris avec les institutions concernées pour les recommandations qui concernent les autres niveaux de pouvoir, dont le Fédéral et la Commission européenne.

 

Pour ce qui concerne les recommandations à l’attention de la Wallonie, les différents ministres du gouvernement travaillent à les mettre en œuvre.

 

 

Finances publiques

 

Enfin, permettez-moi de dire quelques mots sur l’état des finances publiques de notre Région.

 

La situation budgétaire est désormais maitrisée SANS TAXES NOUVELLES.

 

C’était un engagement de la Déclaration de Politique Régionale, et nous tenons notre engagement.

Les choix du Gouvernement permettent de garantir la soutenabilité de la dette, tout en assurant les investissements nécessaires à la relance de la Région et à la reconstruction des zones sinistrées.

 

C’est en réalité tout un équilibre que nous sommes parvenus à réaliser.

 

Lors de l’ajustement budgétaire, des économies structurelles de 250 millions sur la seule année 2023 ont été confirmées. Cela correspond à 400 millions d’économies structurelles cumulées sur 2022 et 2023.

 

Le solde brut à financer est passé sous les 3 milliards.

 

Et le déficit public, hors dépenses exceptionnelles (covid, inondations, Ukraine, énergie et relance) est maîtrisé et n’est plus que de 60 millions d’euros. Le chemin est tracé pour l’équilibre budgétaire en 2024.

 

Le gouvernement continuera ses efforts afin d’assurer le déploiement du plein potentiel pour les générations futures.

 

 

Conclusion : rayonnement de la Wallonie

 

Mesdames et Messieurs les députés,

 

Tout ne peut pas se traduire en chiffres.


Notre Région est une terre de talents.

 

Et nos talents nous les chérissons.

Ils sont source d’inspiration.

 

La Wallonie est une terre d’excellence, comme nous le rappelle notre tout jeune astronaute wallon Raphaël Liégeois.

 

Et il n’est pas le seul à briller, loin de là.

 

 

Chers Collègues,

 

Ne tombons pas dans les travers des caricatures faciles sur la Wallonie.

En Wallonie, le pourcentage d’entreprises innovantes est supérieur à la moyenne de l’UE, de 61% contre 50%.

Dans le cadre du Plan de relance, 22 entreprises à haut potentiel de croissance ont été retenues pour devenir les nouvelles « licornes » de demain. 

Il existe un nombre important d’éléments positifs qui doivent nous encourager à continuer le travail, dans l’intérêt de nos concitoyens.

Je ne vous cache toutefois pas qu’il reste des difficultés à surmonter, comme le chômage et la pauvreté.

Nous devons nous mobiliser et fédérer les forces vives de la Wallonie.

C’est tout le travail qui est en cours aujourd’hui avec les partenaires sociaux et environnementaux.

Ils ont su prendre leurs responsabilités, et le gouvernement leur rends ici hommage.

Je salue également le travail du Parlement, votre travail, qui a voté de très nombreux décrets depuis le début de la législature.

Continuons tous ensemble à nourrir la dynamique wallonne et amplifions le mouvement.

Je vous remercie pour votre attention.

Retour aux actualités