Le Gouvernement de Wallonie s'oppose à l'accord commercial Mercosur

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Après 20 ans de négociation, en juin dernier, un accord commercial de libre-échange a été conclu entre l’Union européenne (UE) et les pays du MERCOSUR, à savoir l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Cet accord devra être formellement signé et ensuite ratifié par les États membres de l’UE dans les prochains mois.

 

Dans l’état actuel des choses, le Gouvernement de Wallonie s’oppose totalement à cet accord. Le Ministre-Président, Elio Di Rupo a rappelé cet après-midi au Parlement wallon que le Gouvernement n’a pas l’intention de transmettre les pleins-pouvoirs pour la signature de cet accord au gouvernement fédéral. Le Ministre-Président précise : « Pour le gouvernement wallon, c’est non ! Nous restons cohérents avec notre Déclaration de politique régionale et nos objectifs économiques, sociaux et environnementaux définis dans notre stratégie de transition ».

 

La Déclaration de politique régionale wallonne définit en effet un ensemble de critères à respecter pour que le Gouvernement de Wallonie donne son accord à la délégation de pouvoir pour la signature par la Belgique d’accords de commerce internationaux. Il s’agit notamment de :

  • Le respect des normes fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et le respect des droits syndicaux ;
  • La présence, dans l’accord, de clauses sociales et environnementales comportant des mécanismes de mise en œuvre et de contrôle effectifs ;
  • La compatibilité de cet accord avec les objectifs climatiques des accords de Paris.

Dans sa forme actuelle, le Gouvernement de Wallonie considère que plusieurs points sont problématiques.

 

1) Le Gouvernement doute des engagements du Président Bolsonaro à mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat et mettre fin à la déforestation illégale, surtout au vu de la politique environnementale qu’il mène dans son pays. La multiplication des feux en Amazonie pendant l’été 2019 en a d’ailleurs été une preuve. La stratégie du Gouvernement brésilien consiste à brûler la forêt pour pourvoir l'exploiter de manière agricole, par l’élevage bovin extensif ou la production de soja. L’augmentation des exportations, qui serait permise par l’accord, risque donc d’augmenter encore la déforestation.

 

2) La question de l’importation de viande bovine, de sucre et d’éthanol dans l’UE reste particulièrement sensible. L’importation massive de viande bovine menacerait sévèrement l’élevage wallon, qui représente près de 9.000 éleveurs. 

 

3) La question du respect des droits syndicaux et des droits de l’homme se pose dans les pays du MERCOSUR. Certains pays de la région, dont le Brésil en particulier, n’ont par exemple pas ratifié de nombreuses conventions fondamentales de l’OIT.

 

Elio Di Rupo, Ministre-Président de Wallonie : « Dans l’état actuel des choses, le Gouvernement ne donnera pas les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral pour négocier cet accord. Nous sommes pour le commerce international, mais nous voulons que les critères environnementaux, sociaux et sanitaires, valables pour la Belgique et les pays de l’UE, s’appliquent également aux pays du Mercosur ».

 

Le Ministre-Président considère que l’accord dans sa forme actuelle doit être modifié. Il précise : « Nous devons respecter nos engagements et nous devons défendre l’agriculture et l’élevage de notre Région, ainsi que les dizaines de milliers de wallons qui travaillent dans ce secteur ».

 

Contacts presse :

 

Sylvain Jonckheere, porte-parole d’Elio Di Rupo : 0495/74.97.40

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