Le Gouvernement donne un coup d’accélérateur au développement d’une filière hydrogène en Wallonie avec deux projets uniques

Dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, qui vise à soutenir le déploiement d’une filière hydrogène, et sur proposition du Ministre de l’Économie Willy BORSUS, le Gouvernement a validé la mise en œuvre de deux projets importants d'intérêt européen commun (IPCEI) sur l’hydrogène. La Wallonie mobilise près de 88 millions € pour ces projets.

Il s’agit du projet Columbus, pour lequel deux acteurs industriels ont uni leurs forces, à savoir ENGIE et Carmeuse (via la société TECforLime) et du projet John Cockerill Hydrogen.

L’IPCEI est un processus synchronisé de demande d’aides d’État entre plusieurs états-membres. Il s’agit de projets d’innovation de pointe sélectionnés par la Commission européenne permettant d’amener un leadership technologique et une compétitivité accrue vis-à-vis du reste du monde dans des domaines stratégiques. C’est également un outil majeur de la politique industrielle européenne. Les deux projets sélectionnés s’intégreront ainsi dans une chaine de valeur d’entreprises européennes.

Outre l’accroissement de l’activité industrielle et l’attractivité inhérente à ces projets de pointe, Columbus et John Cockerill Hydrogen contribueront à la création d’emploi équivalente à 250 ETP dans le secteur de l’hydrogène et de la décarbonation.

De plus, les entreprises se sont engagées à collaborer avec les universités et les centres de recherche wallons afin d’établir un transfert de connaissance.

Pour les deux projets, la Wallonie mobilise une enveloppe de 88 millions €.

 

Le projet COLUMBUS

Columbus est un projet innovant de captage et d'utilisation du carbone en Wallonie. Ce projet concentrera le COprovenant d'un type innovant de four à chaux, et le combinera avec de l'hydrogène vert pour produire du méthane synthétique, un gaz renouvelable qui sera injecté dans le réseau de gaz ou utilisé dans les secteurs du transport ou de l'industrie.

L'hydrogène vert sera produit par une unité d'électrolyse de 100 MW, alimentée par de l'électricité renouvelable. Ce projet est l'un des plus importants de ce type au monde. Il ouvre la voie à une réduction significative des émissions de carbone en Europe et dans le monde.

Ce projet fera la démonstration, à l'échelle industrielle, d'un processus intégré unique en son genre, en améliorant et en combinant les technologies disponibles et les prototypes.

L'e-méthane produit sera de haute qualité et pourra être injecté dans le réseau national de gaz naturel. Cet e-méthane renouvelable peut être utilisé par les utilisateurs industriels ou comme carburant de substitution dans le secteur des transports, leur permettant ainsi de se décarboniser.

Le projet valorisera tous les flux secondaires du processus de production et instaurera une économie circulaire.

La mise en œuvre de ce projet permettrait d'éviter jusqu'à 162 000 tonnes d'émissions de CO par an, en tenant compte des économies d'émissions par l'exploitation de la chaleur excédentaire pour alimenter un réseau de chauffage urbain local, la valorisation de l'oxygène et la contribution à l'équilibrage du réseau. En outre, il permettrait de réaliser des projets futurs plus vastes dans le secteur de la chaux et de les reproduire dans d'autres secteurs industriels à forte intensité de CO. Il pourrait faire de la Wallonie et de la Belgique un leader mondial dans les technologies de porteurs d'énergie renouvelable basées sur le CCU (Carbon Capture and Utilization).

Le projet Columbus concentre les caractéristiques d’une grande innovation à l’échelle industrielle. Il vise d’une part à lancer une filière de production locale de gaz renouvelable en substitution au gaz fossile et, d’autre part, tend à pérenniser l’activité de filières fortement implémentées dans la région (chaux, ciment, sidérurgie...) en utilisant le COinhérent aux processus de fabrication comme ressource plutôt que comme déchet. L’utilisation de l’e-méthane renouvelable permettra de décarboner des processus de l’industrie lourde (par exemple, jusqu’à 30% des objectifs de réduction des gaz à effet de serre de l’acier à horizon 2030) et contribuera à l’atteinte des objectifs ambitieux que s’est fixée la Région en termes de réduction de gaz à effet de serre. Le grand avantage de l’e-méthane est qu’il peut être directement injecté dans le réseau de gaz existant et n’implique pas de modifications des outils de production pour ses utilisateurs. Il permet ainsi la continuité des infrastructures existantes.

 

Le projet John Cockerill Hydrogen

Le projet de John Cockerill est un projet transnational avec une partie en France et une partie en Belgique.

John Cockerill est déjà un acteur des électrolyseurs alcalins pressurisés, brique essentielle de la chaîne de valeur de l’hydrogène décarboné. Suivant les centres d’intérêt et les sujets, les recherches seront menées par les équipes de John Cockerill en France ou en Belgique, avec l’implication d’universités, de laboratoires et de centres de recherche de ces pays ou d’autres pays européens.

John Cockerill veut également se doter d’une installation d’essai de dimension industrielle afin de tester sur un nombre réduit de cellules les performances globales des configurations et matériaux préconisés suite à des essais de laboratoire.

La production est divisée en 2 unités, l’une et l’autre implantées sur des sites de John Cockerill :

  • Aspach (France) en Alsace pour la fabrication individuelle des cellules d’électrolyse (découpe, soudure, nickelage) de pièces de grand diamètre
  • Seraing (Belgique) pour l’empilage (stack) des pièces produites à Aspach avec les membranes, les joints et les pièces d’assemblage (plaques de fond, tirants)

Pour le Ministre-Président Elio DI RUPO : “Nous franchissons une étape importante d’un des projets structurants de notre Plan de Relance, par ailleurs prioritaire pour les partenaires sociaux et environnementaux. Les projets soutenus permettront de positionner la Wallonie sur la carte européenne et mondiale des acteurs de la filière de l’hydrogène. La crise énergétique et climatique montre toute l’importance de relocaliser des activités stratégiques sur notre territoire et de diversifier notre mixte énergétique. L’hydrogène est une pièce maitresse pour aller vers un mixte énergétique composé majoritairement d’énergies renouvelables. C’est un vecteur énergétique complémentaire aux énergies intermittentes qui permettrait à terme de potentiellement stocker les surplus d’énergie produite à partir du renouvelable produite à certains moments. Ces deux projets renforcent le positionnement stratégique de notre région dans ce domaine, en particulier au travers d’un soutien à l’entreprise John Cockerill pionnière et avant-gardiste dans ce domaine.”

Pour le Ministre de l’Économie, Willy BORSUS : « C’est une étape décisive qui est franchie aujourd’hui en direction d’une filière hydrogène wallonne. La qualité des projets sélectionnés et la mobilisation importante des acteurs démontrent une réelle volonté collective pour répondre aux défis de la transition environnementale, créer de nouveaux emplois et relancer la Wallonie au travers de solutions innovantes ».

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