Discours à l’occasion de la Fête de la Communauté flamande

Discours à l’occasion de la Fête de la Communauté flamande
Discours à l'occasion de la Fête de la Communauté flamande

 

Monsieur le Bourgmestre,

Chers invités,

 

Mesdames et Messieurs les journalistes,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Tout d'abord, je voudrais vous souhaiter, ainsi qu'à tous les autres Flamands, une joyeuse fête. 

 

Des Flamands pour lesquels j'ai et j'ai toujours eu un profond respect.

 

Je remercie Pol Van Den Driessche de m'avoir invité en ce jour spécial.

C'est un grand honneur pour moi.

 

Dans ce cadre formidable.

 

A côté du tableau de la bataille des éperons d'or.

Comme vous le savez, une bataille avec, à côté des combattants flamands, des combattants de Namur, du Luxembourg et de Liège. Des combattants de Wallonie.

 

C'est toujours un plaisir de venir au pays des plus grands : Van Eyck, Rubens, Van Dijk, Jordaens et tant d'autres formidables artistes.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Lorsque j'étais Premier ministre de tous les Belges, j'ai beaucoup œuvré pour déplacer le centre de gravité de l'action politique vers les Régions.

 

C'était précisémment le cœur de la sixième réforme institutionnelle.

 

J’ai tout fait pour consolider notre fédéralisme.

 

Je l'ai fait pour renforcer notre Belgique fédérale.

 

Quel est l'état des lieux aujourd'hui ?

 

La Belgique est reconnue comme l'un des pays les plus fédéraux d'Europe.

 

Nos régions et communautés ont beaucoup de pouvoir et peuvent intervenir en toute indépendance dans de nombreux domaines.

 

Plus encore, nos régions et communautés ont même des compétences en matière d'affaires étrangères.

 

Nos régions et nos communautés signent par exemple des traités internationaux.

 

Pour approuver définitivement un traité international, en Europe, il faut l'accord de tous les Etats membres.

Mais pour la Belgique, l'accord de toutes les régions et communautés est nécessaire.

 

Lors des Conseils européens, s'il n'y a effectivement pas d'accord entre les régions et les communautés sur un point particulier de l'ordre du jour, alors la Belgique doit s'abstenir sur ce point.

 

Il est probable que “Jan met de pet” ne connaisse pas suffisamment l'énorme importance des régions et des communautés.

 

Et c'est dommage !

 

Un effort sur le plan pédagogique est absolument nécessaire.

 

À 11 mois des élections, nous entendons à la télévision, à la radio et lisons dans les journaux ou sur les médias sociaux toutes sortes de déclarations divergentes.

 

Comme d'habitude.

 

Elles sont souvent contradictoires.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Je suis un grand supporter d’un fédéralisme de coopération et d'échanges permanents.

 

En effet, nous ne nous connaissons pas assez.

Nous ne regardons plus les mêmes programmes télévisés, nous n'écoutons plus la même musique, et ainsi de suite.

 

Nous devons encore plus parler les uns avec les autres et apprendre à se connaitre d’avantage.

 

C'est mon point de vue.

 

J'ai écouté avec beaucoup d'attention les récentes déclarations de mon collègue Jan Jambon.

 

C'était dans l'émission "De afspraak" du vendredi 16 juin dernier.

 

Jan a alors dressé, en toute honnêteté, un état des lieux.

 

Il a déclaré ceci : 

 

Je cite: "La première condition pour une Flandre indépendante est le soutien d'une majorité de la population. Mais avec 20% c'est une aventure que l'on ne peut pas tenter". Fin de citation.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Les priorités de la grande majorité des gens se situent clairement ailleurs que dans les questions institutionnelles.

 

Soyons clairs.

Je suis pour plus de cohérence et plus d'efficacité dans la répartition des compétences entre l'Etat fédéral, les régions et les communautés.

 

Je suis pour une architecture institutionnelle belge compréhensible pour tous.

Pas seulement pour notre population mais également à l'étranger.

 

Je suis résolument pour une Belgique fédérale plus forte et plus efficace.

 

En d'autres termes, une Belgique qui fonctionne mieux dans tous les domaines pour les Flamands, les Wallons et les Bruxellois.

 

Permettez-moi de vous rappeler l'article 143 de la Constitution.

Il stipule ce qui suit, je cite :

"dans l'exercice de leurs compétences respectives, l'État fédéral, les régions et les communautés agissent dans le respect de la loyauté fédérale".

Fin de citation.

 

Comme le dit le Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen (SERV), je cite : "Un système de coopération ne peut réussir que si les décideurs politiques le font fonctionner". Fin de citation.

 

Je suis convaincu que la coopération fonctionne seulement si les politiciens le veulent.

 

Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Je le répète.

Il est clair que les questions institutionnelles ne sont pas les préoccupations prioritaires de notre population.

 

Ensemble, nous devons parler avant tout de ce qui importe à nos concitoyens jour après jour.

 

Nos concitoyens ont déjà beaucoup souffert durant la crise covid. 

 

Aujourd'hui, ils subissent également les effets de la guerre en Ukraine et l'augmentation du coût de la vie.

 

Leurs préoccupations sont donc très concrètes, matérielles.

 

Par exemple, je pense à un certain nombre d'éléments tels que :

 

- les soins de santé ;

- les prix alimentaires

- les prix de l'énergie ;

- le logement ;

- la disponibilité de l'eau ;

- les salaires ;

- les pensions ;

- les crèches pour les enfants ;

- la sécurité des personnes et de leurs biens ;

- un système judiciaire qui fonctionne bien ;

- le changement climatique ;

- l'immigration et les pandémies ;

- etc.

 

Tous ces éléments préoccupent les Flamands, les Wallons et les Bruxellois, et les empêchent même de dormir.

 

Nos concitoyens attendent des pouvoirs publics des solutions concrètes à leurs problèmes et une vision claire de l'avenir.

 

 

Quelques mots sur la Wallonie, Mesdames et Messieurs,

 

La Wallonie poursuit une politique d'investissement ambitieuse.

 

La Wallonie a un plan de relance, avec un budget de pas moins de 7 milliards d'euros.

 

Ce qui est remarquable pour un gouvernement, c'est qu'il s'agit d'un processus de co-construction des projets concrets avec les partenaires sociaux et environnementaux.

 

J'entends par là : avec les syndicats, l'Union wallonne des entreprises (l'homologue wallon de la VOKA), l'Union des classes moyennes et les associations environnementales.

 

Le plan de relance wallon bat son plein.

 

Le plan de relance wallon vise principalement à augmenter le taux d'emploi en Wallonie.

C'est une priorité.

 

Nous investissons également dans la transition environnementale.

 

Le plan de relance wallon investit aussi massivement dans la politique de formation, plus précisément dans tout ce qui mène aux métiers techniques et professionnels.

 

Nous investissons également dans la construction de nouveaux centres de formation.

 

Par exemple, dans le domaine de la biotechnologie, de la chimie, de la technologie numérique, des nouveaux matériaux ou encore de la construction durable.

 

Nous investissons également dans l'apprentissage des langues, en particulier du néerlandais.

 

Pour créer de nouveaux emplois, le gouvernement wallon investit également dans le développement des secteurs économiques et industriels d’avenir.

 

Pour illustrer mon propos, je pense par exemple à l'industrie spatiale, à l'agroalimentaire, à la biopharm ou encore à l'industrie de l'hydrogène.

 

Pour l'hydrogène, la région flamande et le gouvernement fédéral y investissent également.

 

Ensemble, la Flandre et la Wallonie, avec le gouvernement fédéral, nous pouvons faire de la Belgique un véritable pionnier en matière d'hydrogène.

 

Il est également intéressant de noter que, désormais, le pourcentage d'entreprises wallonnes innovantes est supérieur à la moyenne de l'UE, selon l'étude "Community Innovation Survey" d'Eurostat.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Le plan de relance wallon aura également un impact positif sur l'économie flamande.

On ne le sait pas assez.

 

Sur les 7 milliards du plan de relance wallon, près de 1,2 milliard d'euros de valeur ajoutée iront à l'économie flamande.

C'est ce que révèle l'analyse de l'agence indépendante IWEPS.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

L'écart socio-économique entre la Flandre et la Wallonie doit se réduire !

C'est l'un des objectifs du gouvernement wallon.

 

La Wallonie représente un marché fantastique pour les entreprises flamandes.

 

Les entrepreneurs flamands sont nombreux en Wallonie, comme vous le savez.

Avec une part de marché de 14%, ils sont l'un des plus gros investisseurs en Wallonie, après les Etats-Unis et avant la France.

 

Mais ensemble, nous pouvons faire encore mieux.

 

La Wallonie est attractive et accueillante pour les investisseurs flamands, pour les créateurs flamands et pour les entrepreneurs flamands.

 

Pour les entrepreneurs flamands, il y a en Wallonie un certain nombre d'avantages significatifs. Par exemple :

- des terrains moins chers ;

- une main-d'œuvre disponible ;

- moins d'embouteillages ;

- un soutien important des autorités locales et régionales. 

 

Ces avantages attirent les entrepreneurs flamands en Wallonie, "un endroit où beaucoup de choses sont possibles".

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Une chose est sûre.

Il existe une forte interdépendance économique entre la Wallonie et la Flandre.

 

La Wallonie est très ouverte aux importations flamandes.

En effet, celles-ci représentent plus de 31% du PIB de la Wallonie.

 

L'importance du marché wallon pour les entrepreneurs flamands est similaire à celle des principaux marchés d'exportation étrangers de la Flandre.

 

Les entreprises flamandes font des affaires en Wallonie pour environ 25 milliards d'euros par an.

 

Et maintenant, qu'en est-il de l'avenir ?

 

Pour l'avenir, je plaide pour un renforcement de la coopération dans tous les domaines entre la Wallonie et la Flandre.

 

Entre le gouvernement flamand et le gouvernement wallon.

 

Entre les entreprises wallonnes et les entreprises flamandes.

 

Je plaide pour des échanges systématiques entre les écoles flamandes et francophones. Et ce dans un cadre officiel et structurel.

 

Je plaide également pour un renforcement de la coopération entre le VDAB et le FOREM.

 

Enfin et surtout, des liens plus forts entre nos concitoyens.

 

Mesdames et Messieurs,

 

La Belgique est notre maison commune. L'Europe est notre avenir.

 

Et l'Europe est confrontée à un bouleversement géostratégique jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

L'Europe, et donc nous aussi, sommes préoccupés par les nouvelles menaces géostratégiques.

 

1.  La Russie, notre première menace ;

 

2.  La Chine, avec son immense puissance, est un énorme défi économique ;

 

3.  L'Inde, avec son repli identitaire et ses préférences nationales ;

 

4. Les États-Unis, avec un budget prévu de près de 1.630 milliards de dollars pour soutenir ses entreprises ;

Et également pour attirer les entreprises étrangères.

C'est peut-être l'un des plus grands défis économiques pour l'économie européenne. Donc également pour l’économie belge.

 

Tels sont les vrais problèmes que les politiques doivent aujourd’hui aborder et résoudre.

 

Ces défis dépassent largement les frontières de chaque Etat membre de l'Union européenne.

 

Ces défis dépassent donc également les frontières des Régions.

 

Pour faire face à ces défis, nous devons penser plus largement !

 

Flamands, Wallons, Bruxellois et autres Européens, ensemble, nous devons trouver les solutions les plus pertinentes aux problèmes réels d’aujourd’hui et de demain de nos concitoyens.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Jetons un coup d’oeil à la vision actuelle du monde.

 

Que pouvons-nous dire ?

Que, premièrement, nous vivons dans un pays multiculturel.

Deuxièmement, nous faisons partie des 20 % de la population mondiale qui vivent libres.

 

80 % de la population mondiale est donc totalement ou partiellement privée de liberté. 

 

C'est un privilège qui nous donne de grands avantages culturels et économiques.

 

Notre pays, avec ses régions, est l'un des plus avancés du monde.

 

C'est précisément pour cette raison que nous cultivons cette formidable réalité au profit de nos concitoyens, qu'ils soient flamands, wallons ou bruxellois.

 

Et continuons à travailler ensemble à une Europe qui se renforce et qui prend son destin de plus en plus en main.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Aujourd'hui, je voudrais également profiter de l'occasion pour remercier tout particulièrement tous les volontaires flamands.

 

Ces volontaires flamands qui sont venus en aide aux victimes wallonnes des inondations de juillet 2021.

 

Certains d'entre eux viennent encore régulièrement aider dans certains endroits de la catastrophe.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Comme vous le savez, j'ai toujours beaucoup de plaisir à venir en Flandre.

 

Je suis toujours très heureux d'expliquer que la Wallonie va de l'avant et cherche constamment à atteindre l'excellence.

 

C'est ainsi.

 

D'ailleurs, je constate que de plus en plus de Flamands s'intéressent à notre développement.

 

 

Mesdames et Messieurs, un dernier mot.

 

Je resterai TOUJOURS un citoyen du monde, un Européen convaincu, un Belge, un Wallon.

Un Wallon qui travaille avec enthousiasme, avec tout le monde sans distinction.

En particulier avec les Flamands.

 

Soyez-en sûrs.

Les Wallons apprécient la Flandre, et apprécident les Flamands.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Vous êtes toujours les bienvenues en Wallonie …

Et surtout n'oubliez pas, en passant, venir visiter la Capitale européenne de la culture en 2015, Mons.

Cela en vaut vraiment la peine.

 

 

Je vous remercie de votre attention.

 

Retour aux actualités